affermir la motivation bienveillante

Plusieurs personnes initiées m’ont fait part de certaines  difficultés auxquelles elles sont  confrontées dans leur pratique : faiblesse des résultats, monotonie, ennui, sécheresse, manque d’inspiration… Cette situation peut être la conséquence d’un  manque de profondeur de la motivation. Voici pourquoi je souhaite revenir ici sur un thème essentiel  : la motivation correcte.


Pour qu’une personne puisse effectuer un soin  sur soi ou sur autrui plusieurs conditions doivent être remplies.
Il faut, tout d’abord, qu’elle ait reçu une initiation conférée par un maître habilité. Il existe quatre niveaux d’initiation qui permettent d’avoir un champ d’action de plus en plus vaste (voir le programme correspondant aux différents degrés).
Il faut, ensuite, que l’esprit soit empreint d’une motivation juste (ce dont nous parlons ici).
Il convient, enfin, que la personne place ses mains au-dessus des parties du corps qui sont les plus importantes (voir les dessins du « traitement complet du corps »).
 Il s’agit là des conditions de base, minimales, qui permettent d’effectuer un soin efficace dès le premier degré d’initiation. Bien sûr, à ces conditions élémentaires s’ajoutent la stabilité de l’esprit (concentration) et la sagesse, c’est-à-dire la connaissance authentique de la nature des phénomènes, ces conditions se développant au gré de la pratique.
Plus nous développerons ces différents aspects de la pratique et plus les soins que nous effectuerons gagnerons en puissance et en efficacité.
Ne nous y trompons donc pas : l’aspiration bienveillante ne constitue pas un luxe, « un supplément d’âme » qu’on donnerait au Reiki : elle constitue l’essence même de la pratique. Il importe donc d’en comprendre précisément la nature.

1 .Quelle est la nature de cette motivation ?
De façon générale, la motivation représente l’orientation que nous donnons à notre esprit.
La motivation appropriée que nous plaçons au cœur de notre pratique n’est pas une motivation mondaine, ordinaire, vulgaire. Il ne s’agit pas d’atteindre la renommée, la célébrité, ni l’admiration des autres, leur reconnaissance, ni le pouvoir, ni la richesse matérielle.

La motivation qui nous guide à l’occasion d’un soin est d’une nature particulière   : chercher à alléger la souffrance, à apporter une paix et un bonheur durables, pour soi et pour les autres êtres. Il s’agit ainsi de la compassion et l’amour.
Cette motivation ne trouve pas sa source à l’extérieur de nous, ce n’est pas une grâce qui nous serait accordée, ou non. C’est une application, un tour particulier que nous donnons à notre esprit. En cela cette motivation émane de notre être, vient de l’intérieur. Il nous incombe ainsi de la générer, puis  de la fortifier sans cesse afin qu’elle s’éveille avec de plus en plus de facilité et finisse même par devenir naturelle.
Sans cette motivation, la pratique du Reiki ne nous transformerait pas intérieurement, ne nous ferait pas évoluer. Rapidement, nos résultats se cantonneraient à un champ étriqué, notre pratique deviendrait sèche, enfermée dans un ritualisme stérile. Nos réalisations nous décevraient bientôt et nous ne tarderions pas à délaisser la pratique soit en nous dévalorisant nous-même (se dirait ou bien " Je ne suis nul, je n’arrive à rien !") soit en dévalorisant le Reiki (« Finalement, ça ne marche pas !"). Or ces deux idées sont également erronées ! Le Reiki « marche » toujours et nous sommes des êtres humains qui recélons des qualités extraordinaires, simplement notre esprit n’est pas tourné suffisamment dans la bonne direction ! Et il ne convient qu’à nous de modifier cela !
Bien sûr, nous ne sommes pas tous des saints ! Mais il ne faudrait pas pour autant s’empêcher de pratiquer le Reiki. Bien au contraire ! Même si dans notre vie nous avons commis un certain nombre d’erreurs – ce qui est le cas de tout être humain, sans quoi nous serions des êtres totalement réalisés- nous allons pouvoir progresser si nous réglons notre esprit au moment du soin. En nous entraînant régulièrement,  jour après jour, à cultiver ces pensées d’amour et de compassion, alors nos traitements deviennent de plus en plus puissants et bénéfiques.

2. Comment générer ces pensées bienveillantes ?
Pour générer cette heureuse disposition d’esprit, il peut être sage de procéder par étape.
On pourra ainsi chercher, dans un premier temps, à recueillir des bienfaits pour soi. Il n’y a rien de répréhensible à cela. Commencer par soi, chercher à être en bonne santé, chercher à améliorer ses conditions de vie par la pratique du Reiki, c’est avoir conscience de notre responsabilité à l’égard de notre propre vie. Car si nous ne prenons pas soin de nous, qui le fera à notre place?
Mais après avoir ainsi pratiqué de façon égocentrée, nous découvrons bientôt que prendre soin de soi n’est pas suffisant. Car si les êtres qui nous sont chers se portent mal, notre satisfaction ne peut être ni complète, ni durable. Alors, s’éveille en nous spontanément l’envie d’aider ces êtres, de leur être utile et bénéfique.
Cette aspiration altruiste va pouvoir se développer de façon progressive et s’étendre par cercles concentriques. Ainsi, va-t-on envelopper de notre bienveillance  nos proches, ceux qui nous sont spontanément chers : notre famille, nos amis. Puis notre résolution s’affermissant nous pourrons l’étendre à des êtres qui nous sont plus indifférents, plus neutres. Enfin, quand cela sera stabilisé, nous pourront même englober dans notre pratique les êtres que nous pensons nous êtres hostiles.
Cette aspiration bienveillante ne connaît pas de limite : non seulement elle peut englober tous les êtres vivants, mais elle est source d’un épanouissement incommensurable pour ceux qui la génère et ceux à qui elle est destinée.
Cet idéal altruiste a trouvé son expression la plus parfaite dans les paroles du sage indien, Shantideva  : " Tant que l’espace durera et tant que les êtres humains demeureront, puissè-je moi aussi demeurer afin de dissiper les souffrances de l’infinité des êtres. "
Mais ne nous y trompons pas, cette aspiration bienveillante n’est pas le propre des praticiens Reiki. Elle constitue la base  de la médecine occidentale, telle que  l’exprime le serment d’Hippocrate prêté par tout médecin :
« Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. (…) Je ferai tout pour soulager les souffrances » (Serment de l'ordre français des médecins de 1996).


3. L’effet de la motivation juste
La motivation  bienveillante vient  féconder notre vie de façon générale et notre pratique du Reiki en particulier.

Cette motivation juste donne un sens à nos actes les plus ordinaires, les plus quotidiens. Il n’y a plus de routine, plus d’ennui et tout ce que nous faisons est inspiré et habité par l’esprit. Car nous savons alors que ce que nous faisons a une réelle importance, une véritable utilité. Nous prenons alors pleinement conscience de la valeur de notre vie, notre « précieuse existence humaine ». Alors, progressivement, s’éveille un état de sérénité et de quiétude joyeuse qui vient irriguer notre existence par-delà les aléas de la vie.
Notre pratique du Reiki se trouve elle aussi transcendée.  L’énergie du Reiki peut alors déployer pleinement sa puissance.
Toutes les réalisations soutenues par cette aspiration bienveillante vont alors se trouver grandement facilitées. Et c’est le champ entier de notre action, à savoir nos actes corporels, nos paroles et nos actes mentaux qui se trouve fertilisé.
Nos pensées deviennent plus posées, plus constructives et plus joyeuses. Nous prenons pleinement plaisir à vivre. Notre parole devient plus assurée, plus ferme. Les idées, les projets jaillissent naturellement et nous disposons de l’énergie pour les mener à bien.
Bien sûr, les difficultés de la vie demeurent. Elles sont d’ailleurs nécessaires pour nous faire évoluer. Mais nous les vivons alors autrement : nous y faisons face et nous progressons en les dépassant. Nous gagnons ainsi en sagesse, en maturité.
Les projets que nous pouvons alors concrétiser sont extrêmement variés. Ils couvrent le champ entier des aspirations humaines, et ce malgré la présence de difficultés réelles. Dans le domaine professionnel, il est ainsi possible de retrouver un nouveau travail après avoir été licencié, ou bien  démissionner d’un travail pour s’engager dans une autre voie, plus épanouissante, ou encore se mettre à son compte. Dans le domaine personnel, le Reiki aide à rencontrer un conjoint avec lequel vivre une relation heureuse, ou au contraire à se séparer d’un conjoint violent; Le Reiki favorise le processus de guérison d’une maladie, ou bien, si celle-ci ne peut être guérie totalement, à mieux vivre avec.
Tous ces changements de vie, inspiré par la motivation juste vont se trouver favorisés, comme l’expérience de la pratique du Reiki me l’a montré.
Mais, il n’y a aucune magie là-dedans : le Reiki nous donne la possibilité d’accomplir des changements que nous ne pourrions pas faire sans lui, mais c’est toujours nous qui décidons d’avancer sur ce chemin. Le Reiki ne fera pas le chemin à notre place.  

4. La mise en œuvre pratique à l’occasion d’un soin
Le développement de la motivation juste accompagne le pratiquant Reiki tout au long du soin.
Avant de procéder au placement des mains, il est utile de générer en pensée la motivation juste.  On peut ainsi souhaiter que la personne dont on s’occupe soit libérée de toute souffrance et de toute cause de souffrance.
Puis, on laisse l’esprit s’ouvrir, devenir spacieux. On cesse d’être centré sur soi, pour se rendre disponible pour autrui et accueillir tout ce qui se présente en nous.
Il est alors possible que des images mentales, des connaissances, ou des perceptions subtiles émergent, en relation avec la personne dont on s’occupe. L’intuition s’épanouit alors, tandis que le raisonnement et la pensée rationnelle sont mis temporairement entre parenthèses.
Lorsqu’on ressent qu’il est nécessaire de déplacer les mains,  on le fait, comme si les mains savaient d’elles-mêmes où se poser.
L’énergie s’écoule jusqu’à ce que le processus se tarisse de lui-même.
A la fin du soin, il est possible de remercier la puissance qui s’est manifestée à travers nous car il est important de ne pas avoir « la grosse tête » et de ne pas développer d’orgueil.
 Il est bon aussi de dédier les mérites que l’on a accumulés par cette pratique, en en faisant mentalement l’offrande à d’autres êtres.


Conclusion
L’intention juste constitue l’essence de la pratique du reiki.  Cette motivation a besoin d’être cultivée, approfondie sans cesse car les bienfaits que nous procure le Reiki sont en relation étroite avec la force et la qualité de notre motivation.
Les résultats du Reiki peuvent nous paraitre extraordinaires. Ils le sont en apparence, si on les compare aux réalisations inspirées par les pensées mondaines ordinaires (désir de richesse, de renommée, ou de puissance). Pourtant, comme l’expérience le prouve, ces bienfaits sont bien réels et dépendent simplement du niveau de profondeur de notre pratique.  

Christian Ledain
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