SE LIBERER D'UNE SITUATION PASSEE - PREPARER L'AVENIR

Avec le 2eme niveau de Reiki, on parle d’ « envoyer de l’énergie dans le temps », vers le passé, comme vers le futur. Mais qu’entend-on par-là ? On ne fera pourtant pas revenir Napoléon victorieux de Waterloo ! Le passé est le passé et n’existe plus ; quant au futur, il n’est pas encore. Seul le présent existe donc. Alors de quoi s’agit-il au juste vraiment?

En agissant sur une situation du passé, ce que l’on fait, en vérité, c’est modifier les traces laissées en nous par cet évènement. Ce faisant, nous créons dans notre esprit les conditions pour qu’une nouvelle situation puisse se manifester dans l’avenir. On agit donc ici et maintenant en nettoyant les traces du passé et en déposant les germes d’une situation future.

1. Le fonctionnement de l’esprit

Selon la loi du karma, notre esprit constitue un réceptacle dans lequel se déposent les empreintes laissées par toutes nos actions. Toutes les expériences que nous faisons, toutes nos entreprises, de la plus anodine, à la plus puissante, laissent une empreinte dans notre psychisme, tout comme le pas léger de la gazelle, ou celui plus lourd de l’éléphant, laisse une trace particulière, originale sur la terre humide. Le parfum que je respire, les paroles de la personne que j’écoute, cette porte que j’ouvre et tiens à la personne qui me suit : toutes ces expériences laissent une trace dans mon psychisme parce qu’elles s’accompagnent d’actes mentaux.

Ces actes mentaux ne sont pas emmagasinés en vrac, en bazar, dans notre esprit, mais s’y trouvent rangés, ordonnés et finissent par structurer notre façon d’appréhender le monde, nos traits de caractères, et finalement notre personnalité. Ainsi, peut-on dire que nos pensées modèlent, au fil du temps, notre esprit. Il est donc possible, en sélectionnant les expériences mentales que nous faisons, en donnant à nos pensées un tour particulier, de modifier notre état mental, et, à force de pratique, de remodeler notre psychisme et de reconfigurer notre personnalité. L’Orient ne manque ainsi pas de disciplines visant à purifier notre continuum mental, à l’éclaircir et à en réveiller les facultés ensommeillées.

Cette conception de notre esprit donne une base à la psychothérapie, un fondement à tout projet de développement intérieur. En effet, la théorie du karma nous enseigne que nous sommes responsables de notre vie, entièrement. Par conséquent, nous disposons de la liberté et du pouvoir d’en infléchir le cours et de l’orienter selon nos aspirations. Pour qui veut regarder vraiment la nature de son esprit, il y a là la promesse d’une libération complète de toutes les difficultés qui nous affligent.

Comment le Reiki peut-il nous aider à purifier notre esprit, à nettoyer les empreintes du passé et à créer les conditions d’une situation favorable dans l’avenir ? Voilà ce que je voudrais expliquer ici.

Je voudrais encrer mon propos dans le réel et pour cela prendre quelques exemples authentiques auxquels j’ai été confronté et qui montrent comment transformer une citrouille en carrosse, même si on ne s’appelle pas Cendrillon !

2. Exemples pratiques

a) Dépasser les situations sources d’angoisse ou de stress

Il y a cinq ans, je devais subir une petite intervention chirurgicale et cela ne me réjouissait pas du tout. Ayant toujours eu depuis l’enfance une grande facilité à m’angoisser, je ne devais donc pas laisser mon esprit suivre une pente dangereuse, acquise au fil des ans. Aussi, je décidais d’utiliser les ressources du Reiki et le pouvoir créateur de mon esprit pour vivre au mieux cette opération. L’imagination n’est « la folle du logis » dont parle Malebranche si on sait l’orienter avec fermeté dans la bonne direction : elle concourt alors puissamment à façonner le réel.

Deux jours avant l’intervention, je me suis donc préparé en pensée. J’ai activé l’énergie du Reiki et les symboles qui m’avaient été transmis, puis je me suis représenté comment la situation devait idéalement se dérouler. Je générais ainsi une grande confiance dans ce chirurgien et dans toute son équipe : je pouvais leur faire totalement confiance car ils avaient choisi cette activité professionnelle par altruisme. Je me réjouissais donc que des personnes si bien intentionnées s’occupent bientôt de moi. Je donnais à la scène tout le réalisme possible : je me voyais allongé sur la table d’opération, respirant paisiblement, détendu et même content d’être là. Notre esprit peut tout imaginer, tout concevoir : se faire fourmi et courir sur le bras d’une personne, ou bien géant et traverser un pays en quelques enjambées. A quoi bon un tel entrainement ? Pour développer la plasticité de l’esprit, l’assouplir, afin qu’il s’attache un peu moins à l’apparence des phénomènes.

Donc, je m’imaginais heureux sur la table d’opération ! Et je laissais l’énergie du Reiki fertiliser cette représentation que je plaçais en mon esprit pendant une dizaine de minutes, modifiant ainsi le cours ordinaire de mes pensées.

Le jour J, pendant que le chirurgien s’occupait de moi, il me demanda ce que je faisais dans la vie. Comme j’étais devant lui, dénudé, vulnérable, il me fit alors des confidences et me parla du trac qu’il appréhendait à la perspective de prendre la parole devant ses confrères lors d’un symposium. Je lui expliquais alors comment se préparer intérieurement pour dépasser cet obstacle, lui exposant comment je m’étais moi-même mis en condition pour cette intervention chirurgicale. J’étais très touché par sa confiance. Je me mis aussi à lui parler du Reiki, de son pouvoir. Et là, c’est l’infirmière qui se mit à nous raconter comment sa propre sœur, elle-même infirmière, utilisait le Reiki de façon discrète pour certains de ses patients. Le chirurgien n’avait jamais entendu parler de cela, et l’infirmière n’avait jamais osé aborder ce thème avec lui de peur d’être déconsidérée. Ces deux-là se découvraient finalement un peu plus, faisaient mieux connaissance l’un avec l’autre. Dans cette salle d’opération, au fil de ces confidences partagées, une connivence faisait jour, et nous partagions beaucoup d’intimité et de joie détendue. Bref, j’ai passé une heure de partage vraiment riche, authentique et profonde, une heure que je n’aurais vraiment pas voulu manquer et dont je n’avais pas prévu le cours. Pourtant tout ce qui survenait n’était que le prolongement de la préparation que j’avais suivie : j’avais créé les conditions dans mon esprit de cette nouvelle situation et je n’étais surpris que parce que cela sortait de mon mode de fonctionnement habituel. J’avais orienté mes pensées de façon juste, j’avais sollicité le Reiki pour qu’il donne à cette inflexio une réelle puissance.
Depuis, je garde cette expérience en mémoire car ce fut un enseignement pratique important sur notre capacité à dépasser les situations sources d’anxiété ou de stress pour en faire des occasions de joie, de partage et d’épanouissement.

b) Dépasser une situation traumatisante héritée du passé


Quand une personne a vécu une situation difficile à laquelle elle n’a pas été en mesure de faire complètement face, et que cet événement a laissé dans l’esprit une blessure qui n’est pas cautérisée, le Reiki peut être vraiment très utile pour se libérer de ce fardeau.

Bien sûr, l’événement peut être à ce point difficile qu’il demeure enfoui dans l’inconscient. Et l’on ne va pas gratter, titiller pour l’en faire sortir. Dans une telle circonstance, le Reiki pourra atténuer les troubles qui affectent la personne, mais ne concourra pas à une éradication complète.

Mais si la personne peut avoir accès aux causes profondes de son malaise et établir une relation entre ses difficultés présentes et une situation douloureuse du passé, alors l'action du Reiki sera beaucoup plus puissante et profonde.

Voici un exemple, assez fréquemment rencontré.

Mme Martin s’était fait attaquer dans le métro il y a une quinzaine d’années et depuis elle vivait dans l’appréhension que cela ne se reproduise. La peur nouée au ventre, elle n’osait plus monter dans une rame. C’était devenu réellement gênant car elle ne pouvait plus rendre visite à sa fille qui avait elle-même des difficultés pour se déplacer maintenant.

Comment traiter une telle situation avec le Reiki ? Trois symboles transmis par Mikao Usui sont à notre disposition. Mais comment les introduire, au sein de quel processus ?

Tout d’abord, on va s’abstenir de "touiller", de remuer les traces douloureuses du passé. On va ensuite patiemment aider la personne à se projeter dans l’avenir, à élaborer une représentation du futur qui ne soit pas la répétition anxieuse du passé. Ainsi, avec la même laine, on l’aide à construire une nouvelle trame. Le Reiki va aider puissament la personne à se détendre, à se libérer de la peur pour générer de la confiance et créer les conditions d' une nouvelle vie. Le symbole de la puissance, celui du "traitement mental" et celui "du soin à distance" sont mobilisés pour que dans l’esprit de la personne l’appréhension du passé s’estompe et s’installe les causes d’un futur plus serein.

La personne va ainsi concevoir mentalement ce que serait une situation normale, tranquille, heureuse : prendre paisiblement le métro pour aller voir sa fille. Cet état intérieur, élaboré par l’esprit, va être ensuite fertilisé, fécondé par le Reiki. Gràce à cette énergie, la nouvelle représentation mentale va ainsi s’ancrer plus rapidement et plus profondément que si le Reiki n’était pas activée.

Là encore, on n’agit pas avec une baguette magique : le travail est puissant, profond, mais aucun miracle ne survient, et la personne demeure constamment aux commandes de son propre développement.

La personne imaginera ainsi qu’elle descend les marches de la station de métro tout en ressentant des états émotionnels bénéfiques de joie et de sérénité. Puis, un autre jour, la personne se verra parvenir en toute tranquillité jusque sur le quai. Puis, une autre fois encore, la personne concevra qu’elle monte dans une rame jusqu’à sa destination, tout cela dans un état intérieur de bien-être, de confiance et de réussite.

A chaque phase, l’énergie du Reiki concourra à ce que les images mentales créées, les états émotionnels générés s’ancrent un peu plus profondément. Ainsi, les traces douloureuses du passé s’estomperont progressivement et les conditions d’une vie meilleure se mettront en place. Là encore, répétons-le, avec l’énergie du Reiki des capacités d’action, des ressources  nouvelles seront conférées à la personne et lui permettront d’éradiquer plus rapidement et plus profondément ses difficultés.

c) Faire le deuil de certaines situations

Le troisième exemple montre que pour aller vraiment mieux il faut être prêt à se libérer de l’attachement au passé.

Cette affirmation pour être simple et logique, n’en est pas pour autant toujours facilement réalisable. Il est douloureux de renoncer à certains rêves, à certaines espérances, pour faire face au réel. Mais faire ce choix est une condition pour aller vraiment mieux. Sans cela, on ne fera que placer un cautère sur une jambe de bois. On aura beau solliciter le Reiki, on ne fera qu’atténuer temporairement le malaise sans toutefois l’extirper.

Il y a quinze jours, une femme d’une cinquantaine d’années, Claudine, est venue me voir se plaignant de douleurs articulaires et de troubles causés par une fibromyalgie. Je connaissais déjà son histoire, elle me l’avait racontée deux ans auparavant : il y a dix ans, alors enceinte, elle avait dû subir une intervention chirurgicale particulièrement douloureuse, son enfant étant mort dans son ventre. Depuis, toujours habillée de noir, elle portait le deuil de cet enfant qu’elle avait tant désiré. Elle avait consulté un psychologue et différents médecins, mais son abattement ne faisait que grandir et sa tristesse la minait.

J'ai dit à Claudine que ses douleurs physiques et morales actuelles étaient liées à l’événement traumatisant survenu et au deuil qu’elle n’avait pas fait. Je l’ai invitée à regarder les cinq années qui venaient de s’écouler : les avaient-elles vraiment imaginées ainsi ? Souhaitait-elle que les cinq prochaines années soient aussi difficiles, le poids de l’âge en plus ? Finalement, ce qu’elle attendait du Reiki, et de moi, c'était d’aller mieux, alors que la cause du problème, l’attachement à cet enfant mort-né, était toujours présente. Aller mieux tout en continuant d’aller mal, cela n’est pas possible. Je lui ai dit, enfin, que son nomadisme médical n’aurait pas de fin car sitôt une accalmie survenue, son corps trouverait un nouveau langage pour exprimer la douleur morale qui n’était pas cicatrisée.

Nous sommes restés silencieux une trentaine de secondes. C’est long lors d'un entretien. Et puis, j'ai senti que quelque chose s’infléchissait en elle, comme un cours d’eau qui prendrait une autre direction, j'ai perçu qu’une sorte de digue invisible lâchait.

Claudine était maintenant prête. Je lui proposais de s’allonger pour un soin complet en utilisant les symboles du Reiki. Au bout de deux minutes, elle ressentit un grand soulagement lorsque mes mains se trouvèrent placées dix centimètres au-dessus du centre de son cœur. Puis elle me dit que ses bras devenaient étonnamment lourds lorsque j’agissais au niveau de ses épaules. Il n’est pas indispensable de parler à l’occasion d’un traitement Reiki, mais si la personne en ressent le besoin, la parole accompagne utilement le soin. Ensuite, je plaçais mes mains sous ses genoux et je sentais alors cette zone brusquement irriguée, comme une rizière assoiffée recevant une eau bienvenue. Toute cette région, à demi-morte, frémissait soudain. De légers tremblements parcoururent le corps de Claudine et lorsque je dirigeais enfin mes mains vers ses plantes de pieds, c’est comme une vague, un mascaret qui remonta vers son cœur. Elle pleurait maintenant et, très exaltée, criait : « libre ! Libre ! Je me sens libre ! C’est comme si un être qui pesait sur moi s’en allait ». C’était un sacré bins dans la pièce! Heureusement que tous les visiteurs ne crient pas ainsi, les voisins se plaindraient ! Claudine se redressa et m’étreignit plusieurs fois avec beaucoup d’effusion, tout en me remerciant. Je la faisais respirer profondément en lui enjoignant de garder les yeux grands ouverts pour qu’elle se calme. Elle riait, à moitié confuse de tout ce débordement. Elle riait pour la première fois depuis elle ne savait plus quand.

Toutes les difficultés de Claudine n’ont pas disparu par enchantement, mais, ce jour-là, la moitié du chemin a été parcouru. Le Reiki n’a fait qu’accompagner la décision qu’elle avait prise et a aidé puissamment à la transition. Elle sait qu’elle n’aura plus d’enfant et elle l’accepte avec courage. En échange, elle se sent maintenant libérée à partir du ventre jusque dans tout le bas de son corps. Elle sait qu’il y a une solution à son problème de santé et peut maintenant se construire une autre vie.

Conclusion
Ces trois exemples permettent de comprendre qu’il est possible de se libérer du poids du passé. En agissant ici et maintenant il est possible de créer les conditions d’une vie meilleure, de déposer en notre esprit les graines qui permettront la floraison d’une vie plus épanouie, plus souriante. Le Reiki nous apporte ce message d’espoir : nous sommes libres de créer notre vie.