Le traitement mental (1ere partie)


PREAMBBULE
Cet article est destiné aux personnes qui ne connaissent pas la pratique du Reiki afin qu'elles sachent que certaines difficultés auxquelles elles se trouvent confrontées, ou que certains projets de vie, actuellement bloqués peuvent se dénouer et se concrétiser.
Cet article est destiné aux personnes initiées au 1er niveau afin qu'elles découvrent des possibilités d'utilisation plus profondes et plus puissantes.
Cet article est destiné au personnes initiées au 2e niveau de Reiki, ainsi qu'aux maîtres, afin qu'ils puissent disposer d'une méthodologie leur permettant d'utiliser au mieux les capacités du Reiki.
Bien sûr, il n'est fait ici référence qu'à mon expérience. Des personnes plus avancées que moi dans la pratique auraient , je n'en doute pas, des expériences encore plus bénéfiques à partager.

LE TRAITEMENT MENTAL
Le 2e symbole du Reiki transmis par Mikao Usui est appelé symbole du traitement mental car il exerce une action spécifique sur notre esprit.

Ce symbole peut être utilisé de deux manières.

La première consiste à dissiper les émotions perturbatrices qui troublent notre entendement : manque de confiance en soi, irritabilité, anxiété, stress, agitation… Quand notre esprit est sous l’emprise d’une de ces émotions négatives, nous perdons la perception exacte de la réalité : nous nous trompons sur nous-même, sur les autres et, finalement, sur la situation. Ainsi, par manque de confiance en soi, nous croyons ne pas disposer des ressources nécessaires pour réussir tel projet, mener à bien telle démarche ; tout devient insurmontable. Dans un autre sens, du fait de notre irritabilité nous avons du mal à accepter chez autrui des comportements, des attitudes qui différent des nôtres; nous devenons intolérants, manquons d’ouverture, de patience et de lucidité. Perturbés par de telles émotions négatives, nous adoptons immanquablement des attitudes inappropriées, incorrectes, sources à leur tour de nouvelles difficultés.

Heureusement, le 2e symbole du Reiki permet d’agir sur notre esprit et d’avoir une action au long cours. Ainsi, à l’occasion de notre auto traitement régulier, notre esprit se pose, se décante, et des facultés présentes à l’état potentiel se trouvent éveillées, activées et peuvent alors se manifester; notre humeur se transforme en quelques minutes, un état d’esprit plus stable et plus clairvoyant fait son apparition. Alors, notre regard sur le monde change, évolue favorablement, modifiant notre rapport à nous–même et aux autres : nous reconnaissons mieux notre valeur, et celle d’autrui, notre esprit devient plus ouvert, plus tolérant, plus calme, des idées nouvelles émergent, notre créativité s’épanouit. Du coup, nos décisions et nos actions deviennent plus justes, facteurs d’harmonie. Nous avons mis en place un processus vertueux qui change notre vie sur le long terme. Rien de miraculeux à cela : il faut pratiquer régulièrement, une demi-heure à chaque fois.

Il est aussi possible d’utiliser le 2e symbole afin de traiter une difficulté de la vie de tous les jours que nous ne parvenons pas à traiter autrement. Quand les voies ordinaires n’ont pas permis d’aboutir, il reste encore le Reiki ! La puissance du Reiki correspondant à ce 2e symbole va ainsi permettre de dépasser l’obstacle qui se trouvait sur notre chemin.

Si le premier mode d’utilisation du symbole ne requiert pas d’explication particulière car il correspond à son emploi usuel, sur lequel le maître initiateur a fourni toutes les précisions nécessaires, en revanche, le second, compte tenu des actions riches et variées qu’il autorise, rend indispensables quelques développements.

Nous allons progresser de manière empirique, en partant de situations vécues, d’exemples concrets de la vie quotidienne auxquels j’ai été confronté, et nous en tirerons un certain nombre d’enseignements quant à l’utilisation optimale de ce 2e symbole.

1 Premier exemple

A travers le récit d’une situation concrète, l’obtention d’une place en crèche, nous allons voir comment se dégagent les critères d’une demande correcte.

11. obtenir une place en crèche

Il y a plusieurs années, en septembre 2007, nous cherchions, mon épouse et moi, une place en crèche pour nos deux enfants. Depuis trois ans, nous avions plusieurs fois réitéré notre demande, sans aucun succès. Nous avions donc confié notre premier enfant à une nourrice, et l’arrivée de notre deuxième garçon nous obligeait à doubler les frais de garde, ce dont nous ne pouvions pas matériellement supporter la charge. Un dimanche soir, je me décide, en désespoir de cause, à écrire au maire, lui expliquant nos difficultés et l’obligation où nous allions nous trouver de quitter cette ville où nous nous plaisions pourtant bien. Je m’en souviens, j’étais extrêmement résolu à obtenir cette place en crèche et toute ma volonté était tendue vers cet objectif. Je pose enfin la lettre que je venais d’écrire, prête à être envoyée dès le lendemain matin. Et là, je me souviens de l’existence du Reiki : « J’ai tout fait, sauf solliciter le Reiki » me dis-je. Je n’étais pas sûr de son efficacité dans une telle situation, mais parce que je n’étais précisément sûr de rien, je ne voulais pas passe à côté d’une pratique qui pouvait être déterminante. Alors, je me suis assis, j’ai placé mes mains à l’arrière du crâne et j’ai tracé le premier et le deuxième symbole en exprimant une requête : « je demande au Reiki de nous aider, mon épouse et moi, à obtenir une place à la crèche Berlioz pour un de nos deux fils avant le mois de décembre 2007 ». J’écrivis cela et me demandais si c’était bien ce que je voulais.  A vrai dire, non : je m’empêchais de formuler une demande complète, c’est-à-dire d’obtenir une place pour chacun de nos deux fils. Alors, maintenant que tous les barrages étaient vraiment levés dans mon esprit, j’ai reformulé ma demande et j’ai prié de tout mon cœur, avec ferveur, en laissant mes mains reposer une minute à l’arrière de mon crâne. Puis, j’ai dit, en conscience, à mon épouse que j’avais effectué tout ce qui pouvait humainement être fait.

Le lendemain matin, alors que je m’apprêtais à emmener nos fils chez la nourrice, en poussette, le téléphone s’est mis à sonner. J’étais en retard, pas moyen de répondre. Mais, heureusement, mon épouse, exceptionnellement malade ce jour-là, n’était pas partie travailler et a pu décrocher l’appareil. Je suis revenu vingt minutes plus tard après avoir déposé Tenzin et Kyentsé, et là mon épouse m’a appris : « C’est la conseillère municipale chargée de l’enfance qui a appelé : une place à la crèche Berlioz se libère dans une semaine, une seconde dans trois mois. Elle voudrait savoir si nous sommes intéressés.» Et comment ! J’ai bondi sur le téléphone, suis parvenu à joindre cette personne qui était déjà en train de contacter d’autres familles et, heureusement, nous avons obtenu ces deux places !

Pourquoi a-t-elle appelé ce matin-là, précisément ? Pourquoi avait-elle commencé par nous ? Par quel heureux concours de circonstance mon épouse a-t-elle pu prendre l’appel ? Cette étonnante conjonction d’événements s’appelle une synchronicité. Le Reiki en facilite l’apparition. C’est une sorte de sourire de la vie. Une synchronicité est toujours un enseignement muet qui nous est donné et dont il convient de tirer les conséquences, sans quoi cela demeurerait simplement un événement merveilleux, ou un hasard troublant, mais sans portée réelle.

La concomitance entre ma pratique du Reiki, la veille, et cet appel improbable était trop évidente, trop manifeste, pour ne pas la reconnaître pleinement.

J’en ai tiré plusieurs enseignements, maintes fois confirmés par la suite.

12 les critères d’une demande correcte

Nous ne sommes pas coupés des autres êtres, nous sommes en relation constante avec notre environnement, et cet environnement ne se limite pas géographiquement à quelques centaines de mètres autour de nous, pas plus qu’il ne se limite aux quelques personnes avec lesquelles nous parlons chaque jour. Nous sommes constamment en relation avec l’ensemble des autres êtres vivants.

Les actions que nous menons ne se limitent pas à nos seules actions corporelles, mais incluent aussi nos paroles et nos pensées. Nos pensées agissent sur nous, façonnent notre esprit. Mais nos pensées circulent dans l’espace et peuvent atteindre d’autres êtres, dans certaines circonstances. On peut le nier, mais c’est pure ignorance et le fait qu’aucun aveugle n’ait jamais vu le soleil briller n’empêche pas celui-ci de resplendir. Grâce au Reiki cet échange, cette communication se trouve favorisé et amplifié.

Dans le cadre du traitement mental l’expression d’une demande est nécessaire. « Pourquoi, donc ? »demandera-t-on. Pense-t-on que le Reiki va tout faire pour nous, avec ses petites mains ? Non seulement il devrait donner un coup de pouce à notre action, mais en plus il lui faudrait penser à notre place, s’exprimer à notre place ? L’usage du Reiki ne doit pas nous conduire à une régression infantile. Le Reiki nous aide à nous placer en tant qu’acteur véritable de notre vie avec des capacités d’action plus puissantes que celles dont nous disposons habituellement. Pour que notre demande soit couronnée de succès il importe que notre motivation, mais aussi l’objet de notre requête et son expression soient corrects.

121 Une motivation correcte

Notre demande doit être fondée. La motivation qui la sous-tend doit présenter deux caractéristiques principales. Elle doit tout d’abord être juste, c’est-à-dire moralement correcte. On ne saurait impunément utiliser le Reiki pour préparer l’attaque d’une banque- et je suis désolé de, peut être décevoir ainsi certains ! Nous verrons plus loin le cas de deux demandes non fondées qui n’ont pu aboutir le Reiki.

Ensuite, la motivation doit être forte. Il ne doit pas s’agir d’un simple souhait, d’une faible aspiration, d’une détermination molle. Nous devons avoir un réel besoin de ce à quoi nous aspirons – dans l’exemple précédent il s’agissait d’obtenir deux places en crèche. On doit vraiment vouloir et pas seulement souhaiter.

Notre demande doit être confiante. Il ne doit pas y avoir de doute en notre esprit quant à l’efficacité du Reiki : si on demande du bout des lèvres, avec scepticisme, cela corrompt instantanément notre demande et en compromet la réalisation. Il faut donc avoir la force intérieure de croire que le meilleur peut nous arriver – même si, dans notre vie, nous avons connu jusqu’à présent beaucoup d’avanies. Ce critère est déterminant.

122 Un objet correct

L’objet de notre demande peut être extrêmement varié et porte sur de multiples projets de notre vie quotidienne. Je connais ainsi une personne qui a utilisé le Reiki pour l’aider dans l’écriture d’un roman, une autre dans la réalisation d’un film. Je l’utilise pour aider une personne brûlée en réanimation et l’ai utilisé dans le cadre d’une chimiothérapie pour permettre de supporter le choc thérapeutique, mais aussi pour permettre au traitement médicamenteux de produire pleinement ses effets afin que la personne soit guérie définitivement de son cancer. Et puis il y a aussi des utilisations plus légères : trouver un appartement, rencontrer un conjoint, retrouver un travail après un licenciement, mener à bien une reconversion professionnelle, etc. Dans tous ces projets le 2e symbole du Reiki a été indispensable car il s’agissait toujours d’agir sur l’esprit. Qui d’autre que notre esprit fait l’expérience de notre vie ?

Maintenant, l’objet de notre demande doit être clair pour notre esprit. On doit savoir vraiment ce que l’on veut, et ce à quoi on aspire ne doit pas être confus.

L’objet de notre demande doit aussi être réaliste. Il ne s’agit pas de demander l’impossible, ce qui nous conduirait immanquablement à l’échec et ne ferait que renforcer notre insatisfaction et notre sentiment d’impuissance. Par exemple, le Reiki ne fera pas revenir une personne morte, ni ne nous conduira sur Mars. Il faut demander quelque chose qui ait une chance de se concrétiser et dont l’obtention sera de nature à nous gratifier profondément. Ainsi, à une personne qui aspirerait à devenir président de la République, je conseillerais- la fonction étant exercée par peu de personnes - d’examiner en profondeur sa vocation. Si son aspiration fondamentale est de s’engager dans un mandat électif afin d’être utile au plus grand nombre, devenir maire comblerait tout aussi bien cette aspiration, tout en la rendant nettement plus accessible.

123 Une expression correcte

Enfin, cette demande doit présenter certaines caractéristiques dans son expression.

La requête doit être précise et détaillée.  Dans l’exemple cité, il nous fallait deux places en crèche, et pas dans n’importe laquelle : celle située à côté de chez nous et pas à celle installée à trois kilomètres de notre domicile, car cela n’aurait pas été d’une grande aide. Par ailleurs, Il fallait que l’obtention de ces places se fasse dans une période donnée, dans les deux mois. Si nous avions obtenu ces places deux ans plus tard, la belle affaire ! Il faut donc donner, si nécessaire, des conditions de temps et de lieu.

CONCLUSION

Comme on le voit on doit activer le 2e symbole en exprimant une demande de la façon la plus appropriée possible. En cela on ne fait finalement rien d’autre que ce que l’on effectue dans notre vie quotidienne quand on demande à une personne de confiance de nous rendre un service. On s’y prend de la meilleure façon et on met alors de son côté toutes les chances pour que cela marche.

C’est pourquoi certaines personnes croient qu’avec le Reiki tout se passe comme si on sollicitait un être invisible, immatériel, que l’on peut appeler esprit, ange, apsara, selon la tradition qui nous est la plus chère - afin qu’il nous vienne en aide.

On sollicite une puissance bienveillante et éminemment puissante afin de nous permettre de réaliser quelque chose d’utile et de bénéfique. Je ne trouve pas cela  dépourvu de bon sens et on voit comment le Reiki peut être ouvert aux différentes traditions spirituelles.

A SUIVRE ….

Christian Ledain

Pour m’écrire : christianledain@wanadoo.fr
 

SE LIBERER D'UNE SITUATION PASSEE - PREPARER L'AVENIR

Avec le 2eme niveau de Reiki, on parle d’ « envoyer de l’énergie dans le temps », vers le passé, comme vers le futur. Mais qu’entend-on par-là ? On ne fera pourtant pas revenir Napoléon victorieux de Waterloo ! Le passé est le passé et n’existe plus ; quant au futur, il n’est pas encore. Seul le présent existe donc. Alors de quoi s’agit-il au juste vraiment?

En agissant sur une situation du passé, ce que l’on fait, en vérité, c’est modifier les traces laissées en nous par cet évènement. Ce faisant, nous créons dans notre esprit les conditions pour qu’une nouvelle situation puisse se manifester dans l’avenir. On agit donc ici et maintenant en nettoyant les traces du passé et en déposant les germes d’une situation future.

1. Le fonctionnement de l’esprit

Selon la loi du karma, notre esprit constitue un réceptacle dans lequel se déposent les empreintes laissées par toutes nos actions. Toutes les expériences que nous faisons, toutes nos entreprises, de la plus anodine, à la plus puissante, laissent une empreinte dans notre psychisme, tout comme le pas léger de la gazelle, ou celui plus lourd de l’éléphant, laisse une trace particulière, originale sur la terre humide. Le parfum que je respire, les paroles de la personne que j’écoute, cette porte que j’ouvre et tiens à la personne qui me suit : toutes ces expériences laissent une trace dans mon psychisme parce qu’elles s’accompagnent d’actes mentaux.

Ces actes mentaux ne sont pas emmagasinés en vrac, en bazar, dans notre esprit, mais s’y trouvent rangés, ordonnés et finissent par structurer notre façon d’appréhender le monde, nos traits de caractères, et finalement notre personnalité. Ainsi, peut-on dire que nos pensées modèlent, au fil du temps, notre esprit. Il est donc possible, en sélectionnant les expériences mentales que nous faisons, en donnant à nos pensées un tour particulier, de modifier notre état mental, et, à force de pratique, de remodeler notre psychisme et de reconfigurer notre personnalité. L’Orient ne manque ainsi pas de disciplines visant à purifier notre continuum mental, à l’éclaircir et à en réveiller les facultés ensommeillées.

Cette conception de notre esprit donne une base à la psychothérapie, un fondement à tout projet de développement intérieur. En effet, la théorie du karma nous enseigne que nous sommes responsables de notre vie, entièrement. Par conséquent, nous disposons de la liberté et du pouvoir d’en infléchir le cours et de l’orienter selon nos aspirations. Pour qui veut regarder vraiment la nature de son esprit, il y a là la promesse d’une libération complète de toutes les difficultés qui nous affligent.

Comment le Reiki peut-il nous aider à purifier notre esprit, à nettoyer les empreintes du passé et à créer les conditions d’une situation favorable dans l’avenir ? Voilà ce que je voudrais expliquer ici.

Je voudrais encrer mon propos dans le réel et pour cela prendre quelques exemples authentiques auxquels j’ai été confronté et qui montrent comment transformer une citrouille en carrosse, même si on ne s’appelle pas Cendrillon !

2. Exemples pratiques

a) Dépasser les situations sources d’angoisse ou de stress

Il y a cinq ans, je devais subir une petite intervention chirurgicale et cela ne me réjouissait pas du tout. Ayant toujours eu depuis l’enfance une grande facilité à m’angoisser, je ne devais donc pas laisser mon esprit suivre une pente dangereuse, acquise au fil des ans. Aussi, je décidais d’utiliser les ressources du Reiki et le pouvoir créateur de mon esprit pour vivre au mieux cette opération. L’imagination n’est « la folle du logis » dont parle Malebranche si on sait l’orienter avec fermeté dans la bonne direction : elle concourt alors puissamment à façonner le réel.

Deux jours avant l’intervention, je me suis donc préparé en pensée. J’ai activé l’énergie du Reiki et les symboles qui m’avaient été transmis, puis je me suis représenté comment la situation devait idéalement se dérouler. Je générais ainsi une grande confiance dans ce chirurgien et dans toute son équipe : je pouvais leur faire totalement confiance car ils avaient choisi cette activité professionnelle par altruisme. Je me réjouissais donc que des personnes si bien intentionnées s’occupent bientôt de moi. Je donnais à la scène tout le réalisme possible : je me voyais allongé sur la table d’opération, respirant paisiblement, détendu et même content d’être là. Notre esprit peut tout imaginer, tout concevoir : se faire fourmi et courir sur le bras d’une personne, ou bien géant et traverser un pays en quelques enjambées. A quoi bon un tel entrainement ? Pour développer la plasticité de l’esprit, l’assouplir, afin qu’il s’attache un peu moins à l’apparence des phénomènes.

Donc, je m’imaginais heureux sur la table d’opération ! Et je laissais l’énergie du Reiki fertiliser cette représentation que je plaçais en mon esprit pendant une dizaine de minutes, modifiant ainsi le cours ordinaire de mes pensées.

Le jour J, pendant que le chirurgien s’occupait de moi, il me demanda ce que je faisais dans la vie. Comme j’étais devant lui, dénudé, vulnérable, il me fit alors des confidences et me parla du trac qu’il appréhendait à la perspective de prendre la parole devant ses confrères lors d’un symposium. Je lui expliquais alors comment se préparer intérieurement pour dépasser cet obstacle, lui exposant comment je m’étais moi-même mis en condition pour cette intervention chirurgicale. J’étais très touché par sa confiance. Je me mis aussi à lui parler du Reiki, de son pouvoir. Et là, c’est l’infirmière qui se mit à nous raconter comment sa propre sœur, elle-même infirmière, utilisait le Reiki de façon discrète pour certains de ses patients. Le chirurgien n’avait jamais entendu parler de cela, et l’infirmière n’avait jamais osé aborder ce thème avec lui de peur d’être déconsidérée. Ces deux-là se découvraient finalement un peu plus, faisaient mieux connaissance l’un avec l’autre. Dans cette salle d’opération, au fil de ces confidences partagées, une connivence faisait jour, et nous partagions beaucoup d’intimité et de joie détendue. Bref, j’ai passé une heure de partage vraiment riche, authentique et profonde, une heure que je n’aurais vraiment pas voulu manquer et dont je n’avais pas prévu le cours. Pourtant tout ce qui survenait n’était que le prolongement de la préparation que j’avais suivie : j’avais créé les conditions dans mon esprit de cette nouvelle situation et je n’étais surpris que parce que cela sortait de mon mode de fonctionnement habituel. J’avais orienté mes pensées de façon juste, j’avais sollicité le Reiki pour qu’il donne à cette inflexio une réelle puissance.
Depuis, je garde cette expérience en mémoire car ce fut un enseignement pratique important sur notre capacité à dépasser les situations sources d’anxiété ou de stress pour en faire des occasions de joie, de partage et d’épanouissement.

b) Dépasser une situation traumatisante héritée du passé


Quand une personne a vécu une situation difficile à laquelle elle n’a pas été en mesure de faire complètement face, et que cet événement a laissé dans l’esprit une blessure qui n’est pas cautérisée, le Reiki peut être vraiment très utile pour se libérer de ce fardeau.

Bien sûr, l’événement peut être à ce point difficile qu’il demeure enfoui dans l’inconscient. Et l’on ne va pas gratter, titiller pour l’en faire sortir. Dans une telle circonstance, le Reiki pourra atténuer les troubles qui affectent la personne, mais ne concourra pas à une éradication complète.

Mais si la personne peut avoir accès aux causes profondes de son malaise et établir une relation entre ses difficultés présentes et une situation douloureuse du passé, alors l'action du Reiki sera beaucoup plus puissante et profonde.

Voici un exemple, assez fréquemment rencontré.

Mme Martin s’était fait attaquer dans le métro il y a une quinzaine d’années et depuis elle vivait dans l’appréhension que cela ne se reproduise. La peur nouée au ventre, elle n’osait plus monter dans une rame. C’était devenu réellement gênant car elle ne pouvait plus rendre visite à sa fille qui avait elle-même des difficultés pour se déplacer maintenant.

Comment traiter une telle situation avec le Reiki ? Trois symboles transmis par Mikao Usui sont à notre disposition. Mais comment les introduire, au sein de quel processus ?

Tout d’abord, on va s’abstenir de "touiller", de remuer les traces douloureuses du passé. On va ensuite patiemment aider la personne à se projeter dans l’avenir, à élaborer une représentation du futur qui ne soit pas la répétition anxieuse du passé. Ainsi, avec la même laine, on l’aide à construire une nouvelle trame. Le Reiki va aider puissament la personne à se détendre, à se libérer de la peur pour générer de la confiance et créer les conditions d' une nouvelle vie. Le symbole de la puissance, celui du "traitement mental" et celui "du soin à distance" sont mobilisés pour que dans l’esprit de la personne l’appréhension du passé s’estompe et s’installe les causes d’un futur plus serein.

La personne va ainsi concevoir mentalement ce que serait une situation normale, tranquille, heureuse : prendre paisiblement le métro pour aller voir sa fille. Cet état intérieur, élaboré par l’esprit, va être ensuite fertilisé, fécondé par le Reiki. Gràce à cette énergie, la nouvelle représentation mentale va ainsi s’ancrer plus rapidement et plus profondément que si le Reiki n’était pas activée.

Là encore, on n’agit pas avec une baguette magique : le travail est puissant, profond, mais aucun miracle ne survient, et la personne demeure constamment aux commandes de son propre développement.

La personne imaginera ainsi qu’elle descend les marches de la station de métro tout en ressentant des états émotionnels bénéfiques de joie et de sérénité. Puis, un autre jour, la personne se verra parvenir en toute tranquillité jusque sur le quai. Puis, une autre fois encore, la personne concevra qu’elle monte dans une rame jusqu’à sa destination, tout cela dans un état intérieur de bien-être, de confiance et de réussite.

A chaque phase, l’énergie du Reiki concourra à ce que les images mentales créées, les états émotionnels générés s’ancrent un peu plus profondément. Ainsi, les traces douloureuses du passé s’estomperont progressivement et les conditions d’une vie meilleure se mettront en place. Là encore, répétons-le, avec l’énergie du Reiki des capacités d’action, des ressources  nouvelles seront conférées à la personne et lui permettront d’éradiquer plus rapidement et plus profondément ses difficultés.

c) Faire le deuil de certaines situations

Le troisième exemple montre que pour aller vraiment mieux il faut être prêt à se libérer de l’attachement au passé.

Cette affirmation pour être simple et logique, n’en est pas pour autant toujours facilement réalisable. Il est douloureux de renoncer à certains rêves, à certaines espérances, pour faire face au réel. Mais faire ce choix est une condition pour aller vraiment mieux. Sans cela, on ne fera que placer un cautère sur une jambe de bois. On aura beau solliciter le Reiki, on ne fera qu’atténuer temporairement le malaise sans toutefois l’extirper.

Il y a quinze jours, une femme d’une cinquantaine d’années, Claudine, est venue me voir se plaignant de douleurs articulaires et de troubles causés par une fibromyalgie. Je connaissais déjà son histoire, elle me l’avait racontée deux ans auparavant : il y a dix ans, alors enceinte, elle avait dû subir une intervention chirurgicale particulièrement douloureuse, son enfant étant mort dans son ventre. Depuis, toujours habillée de noir, elle portait le deuil de cet enfant qu’elle avait tant désiré. Elle avait consulté un psychologue et différents médecins, mais son abattement ne faisait que grandir et sa tristesse la minait.

J'ai dit à Claudine que ses douleurs physiques et morales actuelles étaient liées à l’événement traumatisant survenu et au deuil qu’elle n’avait pas fait. Je l’ai invitée à regarder les cinq années qui venaient de s’écouler : les avaient-elles vraiment imaginées ainsi ? Souhaitait-elle que les cinq prochaines années soient aussi difficiles, le poids de l’âge en plus ? Finalement, ce qu’elle attendait du Reiki, et de moi, c'était d’aller mieux, alors que la cause du problème, l’attachement à cet enfant mort-né, était toujours présente. Aller mieux tout en continuant d’aller mal, cela n’est pas possible. Je lui ai dit, enfin, que son nomadisme médical n’aurait pas de fin car sitôt une accalmie survenue, son corps trouverait un nouveau langage pour exprimer la douleur morale qui n’était pas cicatrisée.

Nous sommes restés silencieux une trentaine de secondes. C’est long lors d'un entretien. Et puis, j'ai senti que quelque chose s’infléchissait en elle, comme un cours d’eau qui prendrait une autre direction, j'ai perçu qu’une sorte de digue invisible lâchait.

Claudine était maintenant prête. Je lui proposais de s’allonger pour un soin complet en utilisant les symboles du Reiki. Au bout de deux minutes, elle ressentit un grand soulagement lorsque mes mains se trouvèrent placées dix centimètres au-dessus du centre de son cœur. Puis elle me dit que ses bras devenaient étonnamment lourds lorsque j’agissais au niveau de ses épaules. Il n’est pas indispensable de parler à l’occasion d’un traitement Reiki, mais si la personne en ressent le besoin, la parole accompagne utilement le soin. Ensuite, je plaçais mes mains sous ses genoux et je sentais alors cette zone brusquement irriguée, comme une rizière assoiffée recevant une eau bienvenue. Toute cette région, à demi-morte, frémissait soudain. De légers tremblements parcoururent le corps de Claudine et lorsque je dirigeais enfin mes mains vers ses plantes de pieds, c’est comme une vague, un mascaret qui remonta vers son cœur. Elle pleurait maintenant et, très exaltée, criait : « libre ! Libre ! Je me sens libre ! C’est comme si un être qui pesait sur moi s’en allait ». C’était un sacré bins dans la pièce! Heureusement que tous les visiteurs ne crient pas ainsi, les voisins se plaindraient ! Claudine se redressa et m’étreignit plusieurs fois avec beaucoup d’effusion, tout en me remerciant. Je la faisais respirer profondément en lui enjoignant de garder les yeux grands ouverts pour qu’elle se calme. Elle riait, à moitié confuse de tout ce débordement. Elle riait pour la première fois depuis elle ne savait plus quand.

Toutes les difficultés de Claudine n’ont pas disparu par enchantement, mais, ce jour-là, la moitié du chemin a été parcouru. Le Reiki n’a fait qu’accompagner la décision qu’elle avait prise et a aidé puissamment à la transition. Elle sait qu’elle n’aura plus d’enfant et elle l’accepte avec courage. En échange, elle se sent maintenant libérée à partir du ventre jusque dans tout le bas de son corps. Elle sait qu’il y a une solution à son problème de santé et peut maintenant se construire une autre vie.

Conclusion
Ces trois exemples permettent de comprendre qu’il est possible de se libérer du poids du passé. En agissant ici et maintenant il est possible de créer les conditions d’une vie meilleure, de déposer en notre esprit les graines qui permettront la floraison d’une vie plus épanouie, plus souriante. Le Reiki nous apporte ce message d’espoir : nous sommes libres de créer notre vie.

ENVOYER DE L’ENERGIE A TRAVERS L’ESPACE


Quand j’ai été initié au 2e niveau de Reiki, en 2000, j’ai acquis la possibilité d’effectuer ce qu’on appelle couramment « un soin à distance », c’est-à-dire envoyer de l’énergie dans l’espace et dans le temps pour soigner. Pourtant, ce n’est que cinq ans après être devenu maître initiateur de Reiki que j’ai utilisé pour la première fois cette possibilité.

Pourquoi ? L’opportunité ne se présentait tout d’abord pas. Mais surtout, un doute me retenait, une forme d’incrédulité profonde. J’avais déjà effectué à cette époque des soins à des personnes présentes devant moi, assises ou allongées sur un lit, et les résultats s’étaient montrés très probants, la situation de ces personnes s’était améliorée. Mais, faire un soin à une personne qui n’est pas physiquement là, c’était une toute autre affaire pour moi! Cela me dépassait complètement. Et même si je savais que c’était théoriquement possible car on me l’avait enseigné, je n’y croyais tout simplement pas.

Je restais donc bloqué par mes doutes. Le scepticisme est un luxe qu’on peut se permettre lorsque tout va bien autour de soi et que l’on n’est confronté ni à la souffrance d’autrui, ni à la sienne propre. Je me tenais sur la réserve, comme un homme qui se satisferait de ne pas savoir nager simplement parce qu’il se dit que, n’habitant pas au bord de la mer, il n’en a pas besoin. Pourtant, que quelqu’un tombe à l’eau sous ses yeux dans une rivière et menace alors de se noyer, il se sent aussitôt mal à l’aise, douloureusement impuissant de ne pouvoir lui porter secours.

Il fallut donc une circonstance particulière pour m’amener à quitter le « mol oreiller du doute » sur lequel je me reposais.

C’était lors d’un repas de mariage en province. Il était 22h00 et je m’étais retiré dans une pièce moins bruyante pour y bercer notre fils Tenzin qui avait besoin de dormir. Dans cette pièce spacieuse se tenaient déjà une mère et son bébé. L’enfant, excédé par le bruit et la fatigue, pleurait douloureusement et sa mère ne parvenait pas à le calmer. Assis à une quinzaine de mètres d’eux, je voyais l’énervement du bébé et le désarroi de sa mère croître inexorablement de minute en minute.

Au bout d’une demi-heure de cris et de larmes, je me suis dit intérieurement : « Bon Christian! Tu vois bien que la situation ne s’améliore pas, tu as eu largement le temps de t’en convaincre ! Alors, ou tu continues à ne rien faire, comme tu t’y emploies si bien, ou tu fais quelque chose pour eux !»

Conscient de ma responsabilité, mes doutes, soudain, s’évanouirent. Je n’aspirais plus qu’à aider activement cette mère et son fils. Tout devenait dès lors facile : je me reliais instantanément au Reiki et, en pensée, je proposais à l’enfant de lui adresser de l’énergie pour l’apaiser, lui faire du bien. Je traçais successivement trois symboles du Reiki : celui qui génère la puissance protectrice, celui qui permet d’agir sur l’esprit et enfin celui qui permet d’agir à distance.

Je n’avais aucune certitude que «cela marche », bien sûr, mais ce n’était pas une raison pour ne rien tenter et je ne voulais pas me reprocher de n’avoir rien fait.

Sur ma chaise, je demeurais intérieurement concentré et, au bout de 2 minutes à peine, les cris de l’enfant se mirent à diminuer. Encore deux minutes et il dormait profondément, apaisé malgré le bruit qui nous entourait.

Je ne pouvais pas faire autrement que constater la relation de cause à effet entre mon intervention et l’endormissement de cet enfant : j’étais demeuré suffisamment longtemps inactif pour ne pas en attribuer la cause à une circonstance extérieure.

Plus tard, je tirais pleinement les conséquences de ce qui s’était passé, décidé à faire de cette expérience un véritable enseignement.

• Moi et le monde

C’est une conception erronée du monde que je me fabrique, une tour d’ivoire dans laquelle je m’enferme quand je crois qu’il y a d’un côté « moi », et puis de l’autre côté, les autres, cette femme et son enfant. Ces êtres, par une illusion trompeuse, m’apparaissent comme étant extérieurs à moi, existant par eux-mêmes, dotés d’une réalité propre. Cette césure que j’établis constitue le fondement de l’indifférence que je porte aux autres, la base sur laquelle prospère mon agressivité, ainsi qu’un désespérant sentiment d’impuissance.

Cette conception est fausse car, en réalité, quand je regarde cette femme et ce bébé, la perception que j’ai d’eux dépend tout autant d’éléments particuliers à moi : mon œil, mon sens visuel, mon attention, que de caractéristiques propres à ces personnes. Toute perception, toute expérience du monde constitue, en fait, une rencontre entre moi et le monde, une relation entre le sujet et l’objet. Si je prends conscience de cette réalité, je peux alors changer ma relation aux autres personnes, m’ouvrir plus et découvrir une capacité d’action que je ne soupçonnais même pas.

• L’action par l’esprit

Dans ma vie quotidienne, mon conditionnement me porte à croire qu’agir c’est nécessairement intervenir matériellement, concrètement par des gestes. Or, la théorie orientale du Karma nous enseigne qu’existent encore deux autres modes d’action : la parole et la pensée. De ces trois modes d’action, c’est le dernier le plus important car les deux premiers se fondent sur lui : une pensée, une intention précède toujours une parole que nous prononçons ou une intervention par le corps. Ce samedi soir, dans cette salle, il ne m’était pas possible d’agir de façon matérielle ou par la parole : il n’était pas question que je me lève et que j’aille expliquer à cette femme que je pouvais aider son enfant à se calmer grâce au Reiki ; et d’ailleurs le bébé, lui-même, n’aurait pas apprécié d’être retiré des bras de sa mère ! Seule restait donc envisageable l’action par l’esprit uniquement, et cela suffisait d’ailleurs !

• La maîtrise de l’énergie par la pensée

Les êtres humains sont des êtres vivants qu’une énergie anime. Cette conception orientale est partagée par le Yoga et le Reiki. Ce souffle subtil, qu’on l’appelle Prana ou Ki, circule en nous et soutient nos fonctions physiologiques, nos activités corporelles, nos paroles, ainsi que notre pensée. Or, cette énergie dispose d’une propriété particulière : elle peut être canalisée, orientée par l’esprit.

Par ailleurs, cette énergie, qui diffère par nature de la matière, n’est pas soumise aux contraintes qui pèsent sur celle-ci. On aimerait tous, à l’occasion d’un déménagement, déplacer les meubles par la seule pensée et même agir à distance, parfois à des milliers de kilomètres. Mais, quoi qu’en dise Mary Poppins, cela ne marche pas ! Par contre, il est possible de maîtriser l’énergie, de l’activer et de l’orienter, et ce, quelle que soit la distance physique. Que l’on soit éloigné d’un mètre ou de milliers de kilomètres, cette contrainte matérielle n’interfère pas et l’énergie agit instantanément.

Compte tenu de tous ces éléments, il m’était possible d’agir par la pensée et de venir en aide à cet enfant placé à une quinzaine de mètres de moi.


Ce samedi soir, en berçant notre propre fils, j’ai appris à aider par le Reiki une personne à distance. J’étais déterminé à faire tout mon possible pour être bénéfique à autrui. En face de moi, l’enfant qui pleurait était réceptif et aspirait profondément à trouver le repos. Il s’est calmé avec cette énergie qui lui était offerte. Je n’ai rien fait d’autre que cela et ce que j’ai fait tout autre que moi peux le faire, s’il s’en donne les moyens.

J’ai ressenti un grand bonheur : bonheur d’avoir pu être utile, bonheur de mieux connaître le potentiel formidable qui réside en nous si nous savons l’utiliser. Comme l’exprime si bien la 2e stance du Dharmapada : « Tous les phénomènes qui se manifestent à nous naissent dans notre cœur et dans notre esprit ; […] si nous parlons ou agissons avec un cœur et un esprit paisibles et lumineux, le bonheur s’ensuivra aussi sûrement que notre ombre qui jamais ne nous quitte ». Et j’espère encore aujourd’hui être utile à ceux qui veulent agir avec plus de moyens et ne pas être désemparés face à la souffrance des êtres qui leur sont chers. Qu’ils sachent qu’il y a moyen de faire quelque chose pour autrui, en même temps que pour soi, en utilisant mieux les capacités de notre esprit.

affermir la motivation bienveillante

Plusieurs personnes initiées m’ont fait part de certaines  difficultés auxquelles elles sont  confrontées dans leur pratique : faiblesse des résultats, monotonie, ennui, sécheresse, manque d’inspiration… Cette situation peut être la conséquence d’un  manque de profondeur de la motivation. Voici pourquoi je souhaite revenir ici sur un thème essentiel  : la motivation correcte.


Pour qu’une personne puisse effectuer un soin  sur soi ou sur autrui plusieurs conditions doivent être remplies.
Il faut, tout d’abord, qu’elle ait reçu une initiation conférée par un maître habilité. Il existe quatre niveaux d’initiation qui permettent d’avoir un champ d’action de plus en plus vaste (voir le programme correspondant aux différents degrés).
Il faut, ensuite, que l’esprit soit empreint d’une motivation juste (ce dont nous parlons ici).
Il convient, enfin, que la personne place ses mains au-dessus des parties du corps qui sont les plus importantes (voir les dessins du « traitement complet du corps »).
 Il s’agit là des conditions de base, minimales, qui permettent d’effectuer un soin efficace dès le premier degré d’initiation. Bien sûr, à ces conditions élémentaires s’ajoutent la stabilité de l’esprit (concentration) et la sagesse, c’est-à-dire la connaissance authentique de la nature des phénomènes, ces conditions se développant au gré de la pratique.
Plus nous développerons ces différents aspects de la pratique et plus les soins que nous effectuerons gagnerons en puissance et en efficacité.
Ne nous y trompons donc pas : l’aspiration bienveillante ne constitue pas un luxe, « un supplément d’âme » qu’on donnerait au Reiki : elle constitue l’essence même de la pratique. Il importe donc d’en comprendre précisément la nature.

1 .Quelle est la nature de cette motivation ?
De façon générale, la motivation représente l’orientation que nous donnons à notre esprit.
La motivation appropriée que nous plaçons au cœur de notre pratique n’est pas une motivation mondaine, ordinaire, vulgaire. Il ne s’agit pas d’atteindre la renommée, la célébrité, ni l’admiration des autres, leur reconnaissance, ni le pouvoir, ni la richesse matérielle.

La motivation qui nous guide à l’occasion d’un soin est d’une nature particulière   : chercher à alléger la souffrance, à apporter une paix et un bonheur durables, pour soi et pour les autres êtres. Il s’agit ainsi de la compassion et l’amour.
Cette motivation ne trouve pas sa source à l’extérieur de nous, ce n’est pas une grâce qui nous serait accordée, ou non. C’est une application, un tour particulier que nous donnons à notre esprit. En cela cette motivation émane de notre être, vient de l’intérieur. Il nous incombe ainsi de la générer, puis  de la fortifier sans cesse afin qu’elle s’éveille avec de plus en plus de facilité et finisse même par devenir naturelle.
Sans cette motivation, la pratique du Reiki ne nous transformerait pas intérieurement, ne nous ferait pas évoluer. Rapidement, nos résultats se cantonneraient à un champ étriqué, notre pratique deviendrait sèche, enfermée dans un ritualisme stérile. Nos réalisations nous décevraient bientôt et nous ne tarderions pas à délaisser la pratique soit en nous dévalorisant nous-même (se dirait ou bien " Je ne suis nul, je n’arrive à rien !") soit en dévalorisant le Reiki (« Finalement, ça ne marche pas !"). Or ces deux idées sont également erronées ! Le Reiki « marche » toujours et nous sommes des êtres humains qui recélons des qualités extraordinaires, simplement notre esprit n’est pas tourné suffisamment dans la bonne direction ! Et il ne convient qu’à nous de modifier cela !
Bien sûr, nous ne sommes pas tous des saints ! Mais il ne faudrait pas pour autant s’empêcher de pratiquer le Reiki. Bien au contraire ! Même si dans notre vie nous avons commis un certain nombre d’erreurs – ce qui est le cas de tout être humain, sans quoi nous serions des êtres totalement réalisés- nous allons pouvoir progresser si nous réglons notre esprit au moment du soin. En nous entraînant régulièrement,  jour après jour, à cultiver ces pensées d’amour et de compassion, alors nos traitements deviennent de plus en plus puissants et bénéfiques.

2. Comment générer ces pensées bienveillantes ?
Pour générer cette heureuse disposition d’esprit, il peut être sage de procéder par étape.
On pourra ainsi chercher, dans un premier temps, à recueillir des bienfaits pour soi. Il n’y a rien de répréhensible à cela. Commencer par soi, chercher à être en bonne santé, chercher à améliorer ses conditions de vie par la pratique du Reiki, c’est avoir conscience de notre responsabilité à l’égard de notre propre vie. Car si nous ne prenons pas soin de nous, qui le fera à notre place?
Mais après avoir ainsi pratiqué de façon égocentrée, nous découvrons bientôt que prendre soin de soi n’est pas suffisant. Car si les êtres qui nous sont chers se portent mal, notre satisfaction ne peut être ni complète, ni durable. Alors, s’éveille en nous spontanément l’envie d’aider ces êtres, de leur être utile et bénéfique.
Cette aspiration altruiste va pouvoir se développer de façon progressive et s’étendre par cercles concentriques. Ainsi, va-t-on envelopper de notre bienveillance  nos proches, ceux qui nous sont spontanément chers : notre famille, nos amis. Puis notre résolution s’affermissant nous pourrons l’étendre à des êtres qui nous sont plus indifférents, plus neutres. Enfin, quand cela sera stabilisé, nous pourront même englober dans notre pratique les êtres que nous pensons nous êtres hostiles.
Cette aspiration bienveillante ne connaît pas de limite : non seulement elle peut englober tous les êtres vivants, mais elle est source d’un épanouissement incommensurable pour ceux qui la génère et ceux à qui elle est destinée.
Cet idéal altruiste a trouvé son expression la plus parfaite dans les paroles du sage indien, Shantideva  : " Tant que l’espace durera et tant que les êtres humains demeureront, puissè-je moi aussi demeurer afin de dissiper les souffrances de l’infinité des êtres. "
Mais ne nous y trompons pas, cette aspiration bienveillante n’est pas le propre des praticiens Reiki. Elle constitue la base  de la médecine occidentale, telle que  l’exprime le serment d’Hippocrate prêté par tout médecin :
« Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. (…) Je ferai tout pour soulager les souffrances » (Serment de l'ordre français des médecins de 1996).


3. L’effet de la motivation juste
La motivation  bienveillante vient  féconder notre vie de façon générale et notre pratique du Reiki en particulier.

Cette motivation juste donne un sens à nos actes les plus ordinaires, les plus quotidiens. Il n’y a plus de routine, plus d’ennui et tout ce que nous faisons est inspiré et habité par l’esprit. Car nous savons alors que ce que nous faisons a une réelle importance, une véritable utilité. Nous prenons alors pleinement conscience de la valeur de notre vie, notre « précieuse existence humaine ». Alors, progressivement, s’éveille un état de sérénité et de quiétude joyeuse qui vient irriguer notre existence par-delà les aléas de la vie.
Notre pratique du Reiki se trouve elle aussi transcendée.  L’énergie du Reiki peut alors déployer pleinement sa puissance.
Toutes les réalisations soutenues par cette aspiration bienveillante vont alors se trouver grandement facilitées. Et c’est le champ entier de notre action, à savoir nos actes corporels, nos paroles et nos actes mentaux qui se trouve fertilisé.
Nos pensées deviennent plus posées, plus constructives et plus joyeuses. Nous prenons pleinement plaisir à vivre. Notre parole devient plus assurée, plus ferme. Les idées, les projets jaillissent naturellement et nous disposons de l’énergie pour les mener à bien.
Bien sûr, les difficultés de la vie demeurent. Elles sont d’ailleurs nécessaires pour nous faire évoluer. Mais nous les vivons alors autrement : nous y faisons face et nous progressons en les dépassant. Nous gagnons ainsi en sagesse, en maturité.
Les projets que nous pouvons alors concrétiser sont extrêmement variés. Ils couvrent le champ entier des aspirations humaines, et ce malgré la présence de difficultés réelles. Dans le domaine professionnel, il est ainsi possible de retrouver un nouveau travail après avoir été licencié, ou bien  démissionner d’un travail pour s’engager dans une autre voie, plus épanouissante, ou encore se mettre à son compte. Dans le domaine personnel, le Reiki aide à rencontrer un conjoint avec lequel vivre une relation heureuse, ou au contraire à se séparer d’un conjoint violent; Le Reiki favorise le processus de guérison d’une maladie, ou bien, si celle-ci ne peut être guérie totalement, à mieux vivre avec.
Tous ces changements de vie, inspiré par la motivation juste vont se trouver favorisés, comme l’expérience de la pratique du Reiki me l’a montré.
Mais, il n’y a aucune magie là-dedans : le Reiki nous donne la possibilité d’accomplir des changements que nous ne pourrions pas faire sans lui, mais c’est toujours nous qui décidons d’avancer sur ce chemin. Le Reiki ne fera pas le chemin à notre place.  

4. La mise en œuvre pratique à l’occasion d’un soin
Le développement de la motivation juste accompagne le pratiquant Reiki tout au long du soin.
Avant de procéder au placement des mains, il est utile de générer en pensée la motivation juste.  On peut ainsi souhaiter que la personne dont on s’occupe soit libérée de toute souffrance et de toute cause de souffrance.
Puis, on laisse l’esprit s’ouvrir, devenir spacieux. On cesse d’être centré sur soi, pour se rendre disponible pour autrui et accueillir tout ce qui se présente en nous.
Il est alors possible que des images mentales, des connaissances, ou des perceptions subtiles émergent, en relation avec la personne dont on s’occupe. L’intuition s’épanouit alors, tandis que le raisonnement et la pensée rationnelle sont mis temporairement entre parenthèses.
Lorsqu’on ressent qu’il est nécessaire de déplacer les mains,  on le fait, comme si les mains savaient d’elles-mêmes où se poser.
L’énergie s’écoule jusqu’à ce que le processus se tarisse de lui-même.
A la fin du soin, il est possible de remercier la puissance qui s’est manifestée à travers nous car il est important de ne pas avoir « la grosse tête » et de ne pas développer d’orgueil.
 Il est bon aussi de dédier les mérites que l’on a accumulés par cette pratique, en en faisant mentalement l’offrande à d’autres êtres.


Conclusion
L’intention juste constitue l’essence de la pratique du reiki.  Cette motivation a besoin d’être cultivée, approfondie sans cesse car les bienfaits que nous procure le Reiki sont en relation étroite avec la force et la qualité de notre motivation.
Les résultats du Reiki peuvent nous paraitre extraordinaires. Ils le sont en apparence, si on les compare aux réalisations inspirées par les pensées mondaines ordinaires (désir de richesse, de renommée, ou de puissance). Pourtant, comme l’expérience le prouve, ces bienfaits sont bien réels et dépendent simplement du niveau de profondeur de notre pratique.  

Christian Ledain
 10 rue de Tourville 78100 Saint Germain en laye

Se libérer de la colère

Il y a quelques mois, une personne est venue me voir à la fin d’un cours et m’a demandé comment elle pourrait se libérer de la colère. Il y avait dans cette question une sobriété et une clarté auxquelles j’étais sensible. Mais surtout, je pressentais le regret de paroles dures et une aspiration profonde, sincère, à évoluer.
Pourquoi se libérer de la colère ? La colère ruminée et la haine constituent les poisons mentaux les plus destructeurs qui soient. Non seulement ils causent du tort aux personnes vers lesquelles ils sont tournés, mais surtout ils nous nuisent et peuvent nous avilir, comme le montre Crossing Guard, le puissant film de Sean Penn.
Plusieurs réponses peuvent être apportées à la question qui m’était posée, lesquelles correspondent à des situations et à des niveaux de pratique  différents.
1.     Mettre la limite avec tranquillité.
Quand la colère est présente en nous, elle semble occuper tout notre espace intérieur et nous semblons collés à elle comme à de la glu. Pourtant, si forte soit elle, cette émotion n’a pas surgi ex nihilo. Il y a eu des signes annonciateurs, des transformations subtiles qui nous indiquaient la modification discrète de notre humeur, avant l’irruption soudaine de la tempête. Mais nous n’y avions pas pris garde. Voilà pourquoi, dans les pratiques du Yoga et du Reiki, nous prêtons une attention constante, nous développons une écoute de plus en plus fine, de plus en plus subtile, de tout ce qui se passe en nous, à chaque instant. Grâce au développement de cette vigilance, il nous est alors possible d’être présent à soi, tout en demeurant présent au monde.
Par le développement de cette attention, nous devenons plus conscients. Et nous percevons qu’avant que la colère n’explosa, il y eut un début d’agacement,  la naissance d’une contrariété. Cette frustration est parfois tout à fait légitime. Si quelqu’un nous bouscule et feint de ne pas nous voir pour ne pas s’excuser, il serait dommageable de faire semblant de ne pas en être affecté, faire semblant de nier cette contrariété ou de la minimiser, en gardant toutefois une rancœur secrète. Les personnes qui ont tendance à se dévaloriser, à se déprécier, à « s’écraser » iraient beaucoup plus mal si elles niaient leur contrariété.  Ainsi, quand le « moi » est blessé, la pratique ne doit pas conduire à le maltraiter encore plus, ni à chercher à l’anesthésier.
Il est important de se faire respecter : c’est important pour soi, mais c’est aussi important pour l’autre personne qui ne nous respecte pas. Car nous serions de bien mauvais amis, si par notre passivité, ou notre couardise, nous l’encouragions à persévérer dans son égarement. Confortée ainsi dans son attitude, elle ne ferait que subir plus tard avec plus de rigueur les fruits négatifs de son karma. Il est donc protecteur et bienveillant de ne pas laisser cette personne se fourvoyer dans une voie erronée et de mettre ainsi une limite par respect pour soi et pour autrui.
Hormis cette situation, si on s’aperçoit qu’on a tendance à s’emporter facilement, à s’énerver pour peu de chose, à être agacé par des riens, on pourra alors chercher à agir sur soi afin de stabiliser notre esprit.
2.     Stabiliser l’esprit
Par la pratique de la méditation dite du calme mental (Shamata), il est tout à fait possible de devenir moins réactif, d’avoir plus de recul par rapport aux situations, et de ressentir ainsi plus de tranquillité intérieure, de stabilité. Pour entreprendre cette pratique, il est ainsi possible de placer notre esprit sur un support de concentration qui peut être le va-et-vient du souffle. Je n’entrerais pas dans plus de détails concernant cette forme de méditation sur laquelle j’ai déjà écrit un article auquel vous pourrez vous reporter.
Cette pratique est puissante et bénéfique. Pourtant, elle n’est pas totalement radicale car elle n’agit que de façon temporaire. Tout se passe comme si nous voulions nous débarrasser des mauvaises herbes qui envahissent notre jardin : si on se contente de les couper, elles finissent inéluctablement par repousser. Si l’on veut se débarrasser définitivement d’elles, il faut alors en extirper les racines.
La dernière pratique que nous présentons ici correspond à un remède vis à vis de la colère.

3.     Développer la patience
La patience constitue l’antidote souverain à la colère.
Comme il m’est personnellement nécessaire de me libérer de ce poison intérieur, je voudrais vous présenter ici le moyen que j’ai imaginé pour m’entrainer quotidiennement.
Mon temps de transport constitue un terrain d’expérimentation sans égal. Utilisant ma voiture 1h45 chaque jour, c’est bien la misère si je ne trouve pas rapidement des raisons de m’exciter : queue de poisson, « sportif » qui prend la route pour un circuit automobile, véhicule qui lambine sur la voie de gauche, moto  qui débouche sans prévenir… sans parler des bouchons !
Pour commencer, avant de monter dans ma voiture, je prends la ferme décision de ne m’énerver en rien durant tout le trajet. Non seulement je renonce aux gestes incivils et aux paroles blessantes, mais je décide de ne pas me blesser avec tout ce qui surviendra. Je génère de la bienveillance dans mon esprit durant tout le trajet et je souhaite à chacun d’arriver à bonne destination sans encombre. Je souhaite le meilleur à tous. Et derrière les vitres teintées du 4x4 vrombissant, j’imagine un homme, une femme, une personne ordinaire, en tout point semblable à moi, pressé d’aller récupérer ses enfants à la garderie,  de rendre visite à sa mère en maison de retraite ou de rapporter un dossier urgent. Cette personne cesse alors d’être un étranger, voire un ennemi, et je lui souhaite un bon voyage en la laissant partir pétaradant. Un motard une fois m’a craché sur le pare-brise, visiblement hors de lui, pour une raison que j’ignorais. Je me sentais intérieurement libre. Sa colère n’était pas la mienne et je le laissais seul à son exaspération.
Grâce à cette pratique, mon voyage se passe bien. J’arrive content, reposé, dispos. Fini le temps où la voiture était cause de stress, de tension, de fatigue. Mon temps de transport n’est plus une charge, ni même un temps mort, c’est devenu un temps précieux de pratique avec mon esprit où je développe petit à petit la patience, la paix intérieure. Bien sûr, j’ai encore beaucoup à faire, mais je me sens avancer dans la bonne direction. Je sais que je suis sur la voie et j’avance avec certitude et confiance. Et le soir, je dédie les mérites que j’ai ainsi accumulés à mon maitre spirituel.

Bien sûr, si vous n’avez pas la chance comme moi de prendre la voiture chaque jour, ne vous sentez pas obligez d’en acheter une spécialement pour enchainer les tours sur le Périphérique ! Ce ne sont pas les occasions qui manquent pour développer la patience : la file d’attente du supermarché, le trajet dans le bus bondé ou la fréquentation des collègues stressés constituent autant de circonstances favorables pour  desserrer progressivement les liens oppressants de la colère.
Pour mettre de votre côté toutes les chances de réussite, fixez- vous des objectifs réalistes : si l’esprit est très instable, irascible, prendre l’engagement de renoncer à toute colère  durant seulement cinq minutes sera raisonnable. La réussite venant, la confiance et l’effort joyeux s’installeront en vous et vous pourrez ainsi passer à dix minutes, etc…

Conclusion
Le Reiki et le Yoga sont des voies de l’action et la transformation de l’esprit constitue une dimension centrale de la pratique.
Plus l’esprit sera paisible et détendu, et plus les soins et auto traitements de Reiki que vous effectuerez seront puissants. Plus l’esprit sera libéré de la colère et plus vous vous sentirez en Union(Yoga) avec vous-même et avec le monde.
En vous entrainant chaque jour, vous parviendrez ainsi à actualiser progressivement la règle de vie fondamentale énoncée par Mikao Usui, le fondateur du Reiki : « Juste pour aujourd’hui, sois libre de toute colère.»

Christian Ledain, Maître initiateur de Reiki, professeur de Hatha Yoga
01 30 61 41 82